sábado, diciembre 22

l'orange espagnole


Ce texte qui apparait à continuation est une traduction -en français- de l'article que le journaliste espagnol Arcadi Espada publia le 24 février 2007 dans son blog.

Cet article fut publié ce même jour dans le journal "El Mundo", où Espada rédige une rubrique hebdomadaire (chaque samedi) intitulée "le courier catalan", qui adopte la forme d'une lettre qu'il envoie au directeur du journal, Pedro J. Ramírez, qui lui permet toute sorte d'analyse politique, culturelle, sociologique, etc.

C'est un article auquel je pense assez souvent, que j'ai donné à lire à pas mal de gens, sur lequel j'ai bien discuté en parlant de choses et d'autres; et je me suis toujours dit qu'il était dommage ne pas connaître une opinion non-espagnole sur tout ce dont il parle. C'est là que l'idée de faire une traduction en français apparût.

Après l'avoir lu de nombreuses fois (en espagnol, mais aussi maintenant en français) je crois que ce qui m'a fait penser et à nouveau repenser à cet article, mise à part la façon dont il est écrit, est que l'auteur offre une vision de l'Espagne du XXIème siècle qui me fait penser plutôt au XIXème.

(Merci C. pour l'aide et le soutien).


Et les jours passent: j'espère que vous allez bien.

*

L’arrière-goût de l’ail


Cher J:

L’autre soir, alors que je me préparais à dormir dans un hôtel étranger je pensai à te poser une série de questions. Je me rappelle certaines. Elles rassemblent le micro et le macro, comme tu apprécieras. Commençons. On achète les billets d’avion d’une compagnie aérienne bon marché ou onéreuse, espagnole ou étrangère, pour faire un aller-retour à une ville européenne. On arrive à l’aéroport de destination et un finger nous y attend. On revient et c’est l’intempérie, la navette, les mille détours. En parlant de voyages: parmi les principales villes européennes, quelles sont celles qui ne sont pas reliées à l’autoroute ou au TGV? Sans se déplacer: combien coûte un appartement dans le centre de Berlin, un appartement spacieux, lumineux, dont portes et fenêtres se ferment et dont le voisin ne se manifeste uniquement que si cela n’est strictement nécessaire? Combien coûte un appartement semblable, un peu moins bien même, dans le centre de Madrid, Barcelone, Valence ou Séville? Et à Londres? Même Paris? Internet: où y a-t-il le moins de têtes de bétail?, je veux dire, de connexions. Mais surtout: dans quel pays internet fait si peu parti du quotidien, dans quel pays est-il perçu d’une manière aussi suspecte par les gens du terroir, je veux dire, les gens de la sphère intellectuelle et de la plume? Il me vient à l’esprit: existe-t-il en Espagne un bel endroit calme ou l’on peut s’asseoir et bavarder tranquillement, qui ne soit pas un Starbucks café, bienvenues bienfaitrices franchises du monde clonique, que serions-nous sans elles? En dehors des villes, et sauf certains sévères centres urbains castillans, y a-t-il une campagne plus abandonnée, plus inculte que celle espagnole? Et la côte, y a-t-il en Europe une destruction comparable à celle du littoral espagnol? Et les toilettes publiques? Quand même!


Aussi, dans un demi-sommeil, je t’ai posé une série de questions politiques. Y a-t-il un territoire en Europe où la vie de personnes soit menacée en raison de leurs idées? Trouve t-on le cas de réformes legislatives qui aient été pendant des années à la une des journaux, qui soient passées aux informations, qui aient été l’objet de milliers d’interventions de dirigeants politiques et de mille milliers d’opinions médiatiques, qui aient été délibérément ignorées, presque avec dégoût, par plus de la moitié de la population (1)? Y a-t-il beaucoup d’exemples de communautés dont la moitié de la population préférerait ne pas vivre avec l’autre moitié, et pas seulement cela, sinon qu’au lieu de regretter leurs instincts destructeurs ils en font une apologie politique? Je te demande, oh être aimé! Cite moi un cas où l’idéologie politique des juges soit ventilée comme les draps d’un bordel au soleil et qu’il soit sous-entendu que leurs décisions techniques doivent rester irrémédiablement subordonnées à un parti politique déterminé? Penses-tu qu’un dirigeant politique du monde libre aurait commencé à négocier avec un groupe terroriste face au refus du principal, et unique, parti de l’opposition? Dans quel pays doit-on acheter quatre journaux pour connaître les faits, les faits, je dis, non pas les opinions? Raconte moi, bouscule toi, vas y si tu peux. Ceci: jusqu’au 30 décembre 2006 le Gouvernement disait que la négociation avec les terroristes avançait et que l’année prochaine tout irait mieux. De son côté, l’opposition assurait que le Gouvernement avait vendu l’Espagne aux terroristes, en commençant par la Navarre. C'est à dire: connais-tu un pays où seuls les terroristes, avec leurs bombes, soient capables de rétablir la réalité? En parlant de bombes: cite moi un exemple comparable à celui d'après avoir anéanti 191 personnes sur les quais les citoyens hurlent assassin au président du Gouvernement? Un pays sans brevets, avec un très haut niveau d’échec scolaire, un pays dont les communautés autonomes détournent les fleuves sur leur passage (2), et dont les morts dictent, comme dans aucun autre cimentière, la loi et le temps aux vivants. L’Espagne, sans aller plus loin. Tu diras, peut être: tout cela arrive un peu partout. D’accord: mais tout cela n’arrive pas au même endroit.

Je crois que ceux qui l’ont mieux résumé ont été les gens de Dolce&Gabanna, Doménico et Stefano, qui ont été obligé de retirer une publicité d’hommes et de femmes « pour inciter à la violence machiste!». Tu l’aurais entendu, si tu ne te faisais pas toujours tes promenades hermétiques dans les oliviers. «L’Espagne est un peu en retard». Ils le disent doucement, pour ne pas perdre de parts de marché, mais le diagnostique est précis. L'Espagne n’a pas cessé d'être un pays de curiaux; sauf que maintenant s'est ajouté à ceux-ci ce centon de petits bêcheurs qui gouvernent. Et si le Tribunal Constitutionnel se couche avec les professeurs de Religion, voyons voir ce qu’ils découvrent (3), la gauche n'a rien à envier: elle interdit les femmes, la bouffe et le vin (4), seule chose qui rendait supportable le fait d’être espagnol. Et tu ne le croiras pas: en Espagne ils ont même interdit à Butanito (5) de dire ce qu’il a toujours dit. Butanito censuré, Sánchez Dragó (6) obligé par les madrilènes à porter le bonnet d’âne (j’aurais bien aimé voir ce que les madrilènes auraient dit si cela s'était passé sur TV3) et un Gouvernement, le catalan, of course, légiférant sur la sorcellerie, c'est-à-dire, la soi-disant médecine alternative, dont il reconnaît sa profonde spiritualité. L'Espagne est un peu en retard, en effet. Ce pays se donna un trophée pendant la Transition politique. Contre tout pronostique, il fut capable de se doter d’un système démocratique, sans trop de zarzuela ni de sang. Ce genre de surprises espagnoles, tellement ressemblant à celui de la Constitution de 1812. Aussi ce pays offrit au monde le mot libéral, qui le dirait. Alors, aujourd'hui comme hier, une question se pose. A l'époque c’était, et ce fut la bête noire, si l’Espagne était capable de se consolider comme un Etat moderne. Maintenant la question, déjà blessante, est si l‘Espagne sera capable de devenir un Etat post-national.

J'ai très peu d’espoir. L’anachronisme reste dans la vie espagnole, et est renforcé, comme tu auras vu, par la nouvelle sève d’une gauche bêta (attention: linotypiste: elle est aussi béate, mais moi, maintenant, je dis bêta) et mielleuse. Les efforts vitaux ont parfois un aspect grotesque. Tu as déjà dû goûter au pas vers la modernité de mesdemoiselles et messieurs Movistar (7). Il ne s’agit pas de disposer de connections ADSL de dernière génération (même si pour se donner de l’importance ils les annoncent à tambours battants) mais du tutoiement. L’autre matinée j’ai du réprimander l'une d’elles: la conversation était longue, je n’avais pas trop dormi et moi, si tôt, j’exige qu’on me vouvoie.

- Pouvez-vous cesser de me tutoyer?

- Je ne peux pas, désolée, c’est le protocole.

Il y a quelques années, quand l’Espagne était le meilleur pays du monde pour s’enrichir, un tel Solana, qui dirigeait Telefónica (8) mais qui encore vouvoyait les gens, diagnostiqua la maladie de sa compagnie. Le goulot. Les choses allaient bien, très bien, trop bien, d’après le directeur. Si bien que les anciennes structures du bonheur n'étaient pas capables de contenter la demande. Je ne pense pas qu’il lui manquait, même dans sa brusque recherche d’explications pratiques, de la précision métaphorique. Il eut un moment pendant lequel les espagnols paraissaient débordés par eux-mêmes. Cela leur arrive dans leurs fréquentes guerres civiles. Mais à l’époque il s’agissait d’une soudaine paix civile. Elle n’a pas duré longtemps. Je ne sais pas pourquoi. Une raison à prendre en compte est, justement, l’idée générale que les étrangers ont de nous. Ils ne tarissent pas d'éloges sur l'Espagne. Eloges de quinze jours, de lumière et salpêtre, de la relative cordialité et des bas prix. Comme dans les années cinquante, à l'époque d'Ava. D’après tous mes indices, l’Espagne est sur le point d'être à nouveau la scène privilégiée de la tournée des grands-ducs (9). Cité et bordel, et cette délicieuse sensation qu’à chaque coin naît une brave et formidable bagarre… à goulot cassé.

Prends soin de toi.

A.


(1) Le taux de participation au vote pour la réforme du statut de la Catalogne fut du 49,4%.
(2) En référence aux difficultés d'établir une politique hydraulique espagnole avec laquelle toutes les communautées autonomes soient d'accord.
(3) L’auteur se réfère ici au cas d’une professeure de Religion, divorcée et vivant avec un autre homme auquel elle n'était pas mariée, dénoncée par l’Eglise et ensuite condamnée par le TC à quitter son emploi.
(4) En référence au projet de "loi du vin" qui prétendait en contrôler sa publicité, promotion et parrainage afin de freiner la consommation des jeunes.
(5) Surnom donné à José María García, ex-journaliste sportif espagnol très connu, entre autre, pour les nombreuses polémiques qu’il lança tout au long de sa carrière; l'auteur se réfère à une interview sur la TVE -Televisión Española - censurée en raison d'opinions exprimées à l'encontre de différentes personnalités politiques, sportives, médiatiques et patronales.
(6) Journaliste et écrivain espagnol employé à Telemadrid (chaîne de la Communauté de Madrid) qui dut s'excuser auprès des téléspectateurs à cause de propos tenus et jugés intolérables: "les espagnols sont un des peuples les plus sales de la terre, et les madrilènes encore pire".
(7) L'Orange espagnole.
(8) La France Telecom espagnole.
(9) L'expression tournée des grands-ducs apparaissait en français dans l'article original.

lunes, diciembre 17

En manada

Como ya se ha destacado, el artículo del escritor de Toro del día 17 de diciembre del 2007 publicado en el diario "El País" empezaba así:

"Existimos las personas pero también las colectividades, con voluntad y vida psíquica propia"

y acabó de esta manera:

"Quien subestime el poder de las ideologías y, sobre todo, de los sentimientos colectivos y crea mezquinamente que sólo existen razones económicas, no entiende a Cataluña, no entiende la historia y no entiende nada."

i) No es por subestimar: existen los sentimientos de distintos individuos que, en un momento dado, y por razones muy diversas, deciden formar una colectividad. Precisamente, los motivos económicos suelen ser una razón importante en la formación de las mismas.

ii) No es por subestimar: los sentimientos colectivos no existen, con lo cual se deduce que no entiendo (y al parecer en este orden) ni a Cataluña, ni la historia, ni nada.

iii) En cualquier caso, y buscando ayuda para empezar a entender, dejo lo que quedó entre el inicio y el final: www.almendron.com/tribuna/?p=18088


*

En un acertado día de hace no mucho la inbox volvió a hablar: un amigo. Agua va:

"Supongo que el no haber estado mucho tiempo alejado de mi casa me ha convertido en un receptor de noticias y sensaciones ajenas más que en un emisor de las mismas, convencido de que lo que a uno le pasa no es del todo trascendental."

Hogar e intrascendencia: es posible. Estando a este lado, bajar a comprar la prensa o pedir un café pueden ser un cúmulo de anécdotas a las que dar vueltas durante el resto de la jornada: todo es pura novedad. La pega es que no termino de sentirme en casa, pues no es mi periódico favorito: en las fechas en que estamos uno no acaba de encontrarse, pues se echa de menos el frío, entre otras muchas cosas.

Sobre esto he experimentado. Es sabido que el español es de un natural algo perezoso ante la posibilidad de dejar el país. Así, en los entretiempos me gusta preguntar a los connacionales con los que trabajo cada día, y que dejaron su país, qué es lo que más extrañan de España. Y se descubre que España tiene dos pilares, poderosísimos: el jamón y el diario Marca.

Pero este amigo, además, me abrió de par en par estas puertas, el que viviendo y trabajando en España este blog nunca hubiese tenido lugar, pues quizá, y como él dice, todo lo acontecido tuviese el tono del gris más intrascendente de todos.
Es muy posible, y la literatura nos dejó ejemplos sanos de que sólo con tierra de por medio se sentaron a escribir como debían. Sin irme muy lejos (ya que estoy escribiendo en casa) Vargas Llosa, quien por fin se encuentra en Lima para pasar la Navidad. Si este famoso escritor nunca hubiese residido en Madrid, Barcelona, París o Londres ¡de qué! Se asoma a Perú, comprueba que todo sigue casi igual, y marcha a seguir sentado y escribiendo. O, llegando hasta el Ampurdán, Josep Pla, cuando escribía: "irse lejos, ¡qué delicia sería!"

Pero la inbox no se detuvo allí:

"De ahí, que leyendo a alguien que tanto tú como yo frecuentamos, Arcadi (Espada), uno puede encontrarse con esto; "Escribir feliz supone un problema. Ya lo dijo Hemingway: cuando uno es feliz debe dedicarse a serlo. Pero hablaba de la vida íntima. Si las razones de la felicidad pueden presentarse en público, la escritura es una forma de celebración".
Confío en que lo que te avive ese ánimo escritor sea esto último, y que aunque uno no escriba sobre las razones de la felicidad, sea esta la que te acompañe en esta aventura peruana y escritora."

Como ya se dijo: en estas fechas se echa de menos, entre otras muchas cosas, los amigos y la familia.


Y los días van pasando: espero que estéis bien.

domingo, diciembre 16

"el Perú avanza"

El juicio a Fujimori tiene tantos invitados a dar su opinión como cabezas dispuestas a razonar esto: si el fin justifica los medios. La defensa del acusado (y también el reo: www.youtube.com/watch?v=VU_sTqOOjE4) así lo han entendido.
En cualquier caso, de los juicios se pretende que juzguen hechos y actos, ya sean estos parte del fin o de los medios.

Y que el Perú avance si ha de hacerlo.

Y los días van pasando: espero que estéis bien

miércoles, diciembre 12

Algo vio caer

El presunto asesino del concejal Blanco guarda parecidos que le ayudan a uno a orientarse.

*

Tuve una compañera en aquella época de Madrid. Como todos los beneficiarios de la beca que hace ya casi tres meses -¡y los días van pasando!- me trajo aquí a Lima, teníamos nuestra rutina de clase, pruebas orales o escritas y trabajos, la mayoría de estos últimos con una coletilla que no suele generar entusiasmo, "de grupo": sí, hubo grupos de trabajo y el tiempo que los mismos duraron yo tuve varias compañeras, y hoy escribiré sobre una de ellas.


Fueron, vistas hoy desde esta perspectiva de tiempo y espacio, muchas horas de trabajo juntos, y el recuerdo hoy es agradabilísimo: fuimos compañeros de manera intensa, pues pasando más tiempo con aquella gente que conmigo mismo o con la persona amada, esta compañera dejó un lógico poso en mi. Pues es una mujer, como le debí decir alguna vez con estas palabras o unas muy parecidas, de blancos y negros: ¡alguien que se encuentra difuminado entre el gris nunca hubiese elegido como primer destino Argel! Esta compañera, es justo reconocérselo, es una mujer bravísima: vive y trabaja, muy flamenca, en Argel.


Esa misma valentía le ha debido dar fuerzas esta semana que pronto acaba. Lo habréis leído y escuchado: dos bombas explotaron hace pocos días en Argel, provocando más de 70 muertos. La segunda de ellas fue detonada cerca de la oficina económica y comercial de España en esa ciudad, donde se encontraba esta compañera, pues es su lugar de trabajo.


Según nos relataba pocas horas después: "por ese cúmulo de casualidades que tiene la vida y a veces uno no entiende, hemos resultado ilesos, pero la explosión ha sido a unos 150 metros de nuestra oficina, se han roto casi todas las ventanas, interiores y exteriores, se han roto puertas, se ha caído parte del techo de algún despacho, pero lo peor han sido los cristales (...) no sabíamos si el atentado había sido contra nosotros, si habría más bombas (...) se le han caído todos los cristales encima (...) si al salir se nos caería el edificio encima, o el techo, o los cristales". De este relato en el horror queda un recuerdo muy nítido, como el crac-crac que se escucha al andar sobre ellos: los cristales.


Hace poco recordaba como una vez me pidió, casi exigía, que diese mi opinión sobre los temas políticos que fueron saliendo durante todas aquellas sesiones que hubo en Madrid; aquellos meses. Deduzco que no lo hice porque creo que nunca estábamos de acuerdo en ese campo, y puesto que en España el salto de lo político a lo personal es fácil -además de frecuentísimo- no convenía arriesgarse.


Hoy, antes de sentarme a escribir esto, he recordado que hace nada, antes de que los cristales saltaran por los aires, le escribí con una petición argelina: "(...) ahora he vuelto con Camus, y aquí entras de lleno en mis pretensiones. Yo pretendo esto: yo quiero saber cuál es la consideración en la que se mantiene Camus en Argelia. A mi me gustaría saber y conocer de segunda cuál es la idea que sobre este hombre hay en la tierra en que nació. Espero que me puedas ayudar."

Efectivamente, sigo a la espera. Su familia estará a la espera de cosas más importantes, que es verla llegar a casa, sin más. Sé que una cosa y otra tendrán lugar; pero convendría ser prudente: para algunos siguen quedando cristales por tumbar.


Y los días van pasando: espero que estéis bien.

martes, diciembre 4

O en una ciudad cualquiera


Tengo un amigo que, siendo del norte, adora Aragón y muy especialmente Zaragoza. Encuentra encantadores no sólo a sus habitantes, sino también y especialmente a su conjunto arquitectónico, sus calles y los paseos que éstas proponen. Efectivamente hemos coincidido y hablado en Zaragoza sobre esa pasión, y este amigo se entusiasma y nos hace partícipes del amor a los que compartimos con él un café en algún bar de esa ciudad. Hace poco nos dejaba esto: "(...) de lo fácil que es, de lo agradable de sus paseos, de su vida. De que Zaragoza es andar por casa en la calle".

Creo que una parte del amor y el cariño tienen un origen sentimental, aunque esto estaría por confirmar. Aun así, me aventuro a intuir que este amigo recibió lecciones vitales de su educación sentimental en Zaragoza.

Los amigos tienen poder: se les escucha con atención, pues uno cree ver en ellos una parte nada desdeñable de sí mismo, de cómo se ha llegado a ser la persona que se es. Suelen utilizar este poder, con fines muy cristianos o muy caritativos: la ayuda al otro: es el amigo. Siempre he desconfiado del que se define muy amigo de sus amigos: ¡sólo faltaría tratar a los amigos como al que uno se cruza por las mañanas en el rellano! En cualquier caso, y más que haber estado acompañándonos en el camino, los amigos han sido el camino. Así, y sentencias a lo P.Coelho al margen, este amigo me ha empujado a pensar en Zaragoza.Y a mi, Zaragoza, ni fú ni fá: es como el que se compra un piso y no le convence, por no haberlo elegido en persona.

Y esto es atípicamente anti-español en mí: el español medio adora su pueblo o su ciudad. La región, el país y la nación podrán esperar, ¡pero la ciudad!

Quizá este ligero desarraigo es el que me permite a sentirme bien allá donde voy, y también por donde estoy de paso; como ahora: llevo un par de horas en Arequipa, adonde hemos llegado de madrugada. El avión y su desvelo no invitaban a echar una cabezada, así que he paseado por una ciudad que no conocía a primera hora del día; y lo de simpre: ¡una delicia! ¡Como en casa!

Y después del paseo, al abrir mi inbox, leo que mi amigo me escribe, entre otras cosas, esto:
"En Zaragoza, si se puede decir así, he sido muy feliz."

No hacía falta escribir todas las líneas anteriores para llegar a este final: queremos los lugares donde hemos sido, si se puede decir así, felices.

Voy a seguir paseando.

Y los días van pasando: espero que estéis bien.


domingo, diciembre 2

Birkenau


El luto por las víctimas del terrorismo no habría de frenar las preguntas:
una vez rastreada la prensa de ayer y hoy, deduzco que hasta este lado del océano no llega toda la información: ¿qué hacía una pareja de la guardia civil tomando café en el sur de Francia con tres terroristas unas mesas más allá? Especialmente dónde estaban sus pistolas, y por qué no las llevaban encima: quizá estuviésemos hablando a estas horas de un luto menor y muy localizado; luto en cualquier caso mínimo e indoloro.

*
Birkenau

Recibí algunas semanas atrás un escrito enviado por mail desde Polonia. Se narraba la visita a las instalaciones de lo que fue el campo de concentración Auschwitz-Birkenau; y las impresiones sentimentales que la misma habría provocado.

Le he dado vueltas a algunas de las cosas que se escribieron en ese pdf: hay algunas imágenes de lo que leí que me vienen a rondar el cabecero de la cama algunas noches, y me dejan insomne un rato de mi descanso: el tiempo que me cuesta vencerlas.

En ese campo se llevó a cabo, además de todo lo conocido, lo siguiente: encerrar durante una noche en una celda con capacidad para 12 personas a 60 prisioneros. La celda tenía una pequeña ventana en la parte superior. La causa principal de muerte era la asfixia o el aplastamiento. Al parecer, ser alto multiplicaba las probabilidades de sobrevivir, pues se llegaba a respirar algo mejor.
Será que soy alto, o mi claustrofobia: la imagen de los muertos viene, me despierta y desvela.


Pase que este sea un tema permanente, al que se alude con frecuencia, y que por tanto son cosas que ya se han visto en el cine, en los documentales, sobre las que se ha escrito y leído. Creo que siempre quedan los porqués de aquello, siempre se quedan flotando en el aire y no hay manera de hacerse con ellos: nunca me han quedado del todo claros; al margen de que la raza humana es capaz de todo: ¡eso ya se sabría entonces, y nadie previó lo que tuvo lugar aquellas noches en el pequeño habitáculo!

Hoy rastrée en un libro que me arrastró al ordenador; la luz ayuda a ver algo mejor:
"La tiranía totalitaria no se edifica sobre las virtudes de los totalitarios sino sobre las faltas de los demócratas."
A.Camus

Y los días van pasando: espero que estéis bien.