sábado, diciembre 22

l'orange espagnole


Ce texte qui apparait à continuation est une traduction -en français- de l'article que le journaliste espagnol Arcadi Espada publia le 24 février 2007 dans son blog.

Cet article fut publié ce même jour dans le journal "El Mundo", où Espada rédige une rubrique hebdomadaire (chaque samedi) intitulée "le courier catalan", qui adopte la forme d'une lettre qu'il envoie au directeur du journal, Pedro J. Ramírez, qui lui permet toute sorte d'analyse politique, culturelle, sociologique, etc.

C'est un article auquel je pense assez souvent, que j'ai donné à lire à pas mal de gens, sur lequel j'ai bien discuté en parlant de choses et d'autres; et je me suis toujours dit qu'il était dommage ne pas connaître une opinion non-espagnole sur tout ce dont il parle. C'est là que l'idée de faire une traduction en français apparût.

Après l'avoir lu de nombreuses fois (en espagnol, mais aussi maintenant en français) je crois que ce qui m'a fait penser et à nouveau repenser à cet article, mise à part la façon dont il est écrit, est que l'auteur offre une vision de l'Espagne du XXIème siècle qui me fait penser plutôt au XIXème.

(Merci C. pour l'aide et le soutien).


Et les jours passent: j'espère que vous allez bien.

*

L’arrière-goût de l’ail


Cher J:

L’autre soir, alors que je me préparais à dormir dans un hôtel étranger je pensai à te poser une série de questions. Je me rappelle certaines. Elles rassemblent le micro et le macro, comme tu apprécieras. Commençons. On achète les billets d’avion d’une compagnie aérienne bon marché ou onéreuse, espagnole ou étrangère, pour faire un aller-retour à une ville européenne. On arrive à l’aéroport de destination et un finger nous y attend. On revient et c’est l’intempérie, la navette, les mille détours. En parlant de voyages: parmi les principales villes européennes, quelles sont celles qui ne sont pas reliées à l’autoroute ou au TGV? Sans se déplacer: combien coûte un appartement dans le centre de Berlin, un appartement spacieux, lumineux, dont portes et fenêtres se ferment et dont le voisin ne se manifeste uniquement que si cela n’est strictement nécessaire? Combien coûte un appartement semblable, un peu moins bien même, dans le centre de Madrid, Barcelone, Valence ou Séville? Et à Londres? Même Paris? Internet: où y a-t-il le moins de têtes de bétail?, je veux dire, de connexions. Mais surtout: dans quel pays internet fait si peu parti du quotidien, dans quel pays est-il perçu d’une manière aussi suspecte par les gens du terroir, je veux dire, les gens de la sphère intellectuelle et de la plume? Il me vient à l’esprit: existe-t-il en Espagne un bel endroit calme ou l’on peut s’asseoir et bavarder tranquillement, qui ne soit pas un Starbucks café, bienvenues bienfaitrices franchises du monde clonique, que serions-nous sans elles? En dehors des villes, et sauf certains sévères centres urbains castillans, y a-t-il une campagne plus abandonnée, plus inculte que celle espagnole? Et la côte, y a-t-il en Europe une destruction comparable à celle du littoral espagnol? Et les toilettes publiques? Quand même!


Aussi, dans un demi-sommeil, je t’ai posé une série de questions politiques. Y a-t-il un territoire en Europe où la vie de personnes soit menacée en raison de leurs idées? Trouve t-on le cas de réformes legislatives qui aient été pendant des années à la une des journaux, qui soient passées aux informations, qui aient été l’objet de milliers d’interventions de dirigeants politiques et de mille milliers d’opinions médiatiques, qui aient été délibérément ignorées, presque avec dégoût, par plus de la moitié de la population (1)? Y a-t-il beaucoup d’exemples de communautés dont la moitié de la population préférerait ne pas vivre avec l’autre moitié, et pas seulement cela, sinon qu’au lieu de regretter leurs instincts destructeurs ils en font une apologie politique? Je te demande, oh être aimé! Cite moi un cas où l’idéologie politique des juges soit ventilée comme les draps d’un bordel au soleil et qu’il soit sous-entendu que leurs décisions techniques doivent rester irrémédiablement subordonnées à un parti politique déterminé? Penses-tu qu’un dirigeant politique du monde libre aurait commencé à négocier avec un groupe terroriste face au refus du principal, et unique, parti de l’opposition? Dans quel pays doit-on acheter quatre journaux pour connaître les faits, les faits, je dis, non pas les opinions? Raconte moi, bouscule toi, vas y si tu peux. Ceci: jusqu’au 30 décembre 2006 le Gouvernement disait que la négociation avec les terroristes avançait et que l’année prochaine tout irait mieux. De son côté, l’opposition assurait que le Gouvernement avait vendu l’Espagne aux terroristes, en commençant par la Navarre. C'est à dire: connais-tu un pays où seuls les terroristes, avec leurs bombes, soient capables de rétablir la réalité? En parlant de bombes: cite moi un exemple comparable à celui d'après avoir anéanti 191 personnes sur les quais les citoyens hurlent assassin au président du Gouvernement? Un pays sans brevets, avec un très haut niveau d’échec scolaire, un pays dont les communautés autonomes détournent les fleuves sur leur passage (2), et dont les morts dictent, comme dans aucun autre cimentière, la loi et le temps aux vivants. L’Espagne, sans aller plus loin. Tu diras, peut être: tout cela arrive un peu partout. D’accord: mais tout cela n’arrive pas au même endroit.

Je crois que ceux qui l’ont mieux résumé ont été les gens de Dolce&Gabanna, Doménico et Stefano, qui ont été obligé de retirer une publicité d’hommes et de femmes « pour inciter à la violence machiste!». Tu l’aurais entendu, si tu ne te faisais pas toujours tes promenades hermétiques dans les oliviers. «L’Espagne est un peu en retard». Ils le disent doucement, pour ne pas perdre de parts de marché, mais le diagnostique est précis. L'Espagne n’a pas cessé d'être un pays de curiaux; sauf que maintenant s'est ajouté à ceux-ci ce centon de petits bêcheurs qui gouvernent. Et si le Tribunal Constitutionnel se couche avec les professeurs de Religion, voyons voir ce qu’ils découvrent (3), la gauche n'a rien à envier: elle interdit les femmes, la bouffe et le vin (4), seule chose qui rendait supportable le fait d’être espagnol. Et tu ne le croiras pas: en Espagne ils ont même interdit à Butanito (5) de dire ce qu’il a toujours dit. Butanito censuré, Sánchez Dragó (6) obligé par les madrilènes à porter le bonnet d’âne (j’aurais bien aimé voir ce que les madrilènes auraient dit si cela s'était passé sur TV3) et un Gouvernement, le catalan, of course, légiférant sur la sorcellerie, c'est-à-dire, la soi-disant médecine alternative, dont il reconnaît sa profonde spiritualité. L'Espagne est un peu en retard, en effet. Ce pays se donna un trophée pendant la Transition politique. Contre tout pronostique, il fut capable de se doter d’un système démocratique, sans trop de zarzuela ni de sang. Ce genre de surprises espagnoles, tellement ressemblant à celui de la Constitution de 1812. Aussi ce pays offrit au monde le mot libéral, qui le dirait. Alors, aujourd'hui comme hier, une question se pose. A l'époque c’était, et ce fut la bête noire, si l’Espagne était capable de se consolider comme un Etat moderne. Maintenant la question, déjà blessante, est si l‘Espagne sera capable de devenir un Etat post-national.

J'ai très peu d’espoir. L’anachronisme reste dans la vie espagnole, et est renforcé, comme tu auras vu, par la nouvelle sève d’une gauche bêta (attention: linotypiste: elle est aussi béate, mais moi, maintenant, je dis bêta) et mielleuse. Les efforts vitaux ont parfois un aspect grotesque. Tu as déjà dû goûter au pas vers la modernité de mesdemoiselles et messieurs Movistar (7). Il ne s’agit pas de disposer de connections ADSL de dernière génération (même si pour se donner de l’importance ils les annoncent à tambours battants) mais du tutoiement. L’autre matinée j’ai du réprimander l'une d’elles: la conversation était longue, je n’avais pas trop dormi et moi, si tôt, j’exige qu’on me vouvoie.

- Pouvez-vous cesser de me tutoyer?

- Je ne peux pas, désolée, c’est le protocole.

Il y a quelques années, quand l’Espagne était le meilleur pays du monde pour s’enrichir, un tel Solana, qui dirigeait Telefónica (8) mais qui encore vouvoyait les gens, diagnostiqua la maladie de sa compagnie. Le goulot. Les choses allaient bien, très bien, trop bien, d’après le directeur. Si bien que les anciennes structures du bonheur n'étaient pas capables de contenter la demande. Je ne pense pas qu’il lui manquait, même dans sa brusque recherche d’explications pratiques, de la précision métaphorique. Il eut un moment pendant lequel les espagnols paraissaient débordés par eux-mêmes. Cela leur arrive dans leurs fréquentes guerres civiles. Mais à l’époque il s’agissait d’une soudaine paix civile. Elle n’a pas duré longtemps. Je ne sais pas pourquoi. Une raison à prendre en compte est, justement, l’idée générale que les étrangers ont de nous. Ils ne tarissent pas d'éloges sur l'Espagne. Eloges de quinze jours, de lumière et salpêtre, de la relative cordialité et des bas prix. Comme dans les années cinquante, à l'époque d'Ava. D’après tous mes indices, l’Espagne est sur le point d'être à nouveau la scène privilégiée de la tournée des grands-ducs (9). Cité et bordel, et cette délicieuse sensation qu’à chaque coin naît une brave et formidable bagarre… à goulot cassé.

Prends soin de toi.

A.


(1) Le taux de participation au vote pour la réforme du statut de la Catalogne fut du 49,4%.
(2) En référence aux difficultés d'établir une politique hydraulique espagnole avec laquelle toutes les communautées autonomes soient d'accord.
(3) L’auteur se réfère ici au cas d’une professeure de Religion, divorcée et vivant avec un autre homme auquel elle n'était pas mariée, dénoncée par l’Eglise et ensuite condamnée par le TC à quitter son emploi.
(4) En référence au projet de "loi du vin" qui prétendait en contrôler sa publicité, promotion et parrainage afin de freiner la consommation des jeunes.
(5) Surnom donné à José María García, ex-journaliste sportif espagnol très connu, entre autre, pour les nombreuses polémiques qu’il lança tout au long de sa carrière; l'auteur se réfère à une interview sur la TVE -Televisión Española - censurée en raison d'opinions exprimées à l'encontre de différentes personnalités politiques, sportives, médiatiques et patronales.
(6) Journaliste et écrivain espagnol employé à Telemadrid (chaîne de la Communauté de Madrid) qui dut s'excuser auprès des téléspectateurs à cause de propos tenus et jugés intolérables: "les espagnols sont un des peuples les plus sales de la terre, et les madrilènes encore pire".
(7) L'Orange espagnole.
(8) La France Telecom espagnole.
(9) L'expression tournée des grands-ducs apparaissait en français dans l'article original.

lunes, diciembre 17

En manada

Como ya se ha destacado, el artículo del escritor de Toro del día 17 de diciembre del 2007 publicado en el diario "El País" empezaba así:

"Existimos las personas pero también las colectividades, con voluntad y vida psíquica propia"

y acabó de esta manera:

"Quien subestime el poder de las ideologías y, sobre todo, de los sentimientos colectivos y crea mezquinamente que sólo existen razones económicas, no entiende a Cataluña, no entiende la historia y no entiende nada."

i) No es por subestimar: existen los sentimientos de distintos individuos que, en un momento dado, y por razones muy diversas, deciden formar una colectividad. Precisamente, los motivos económicos suelen ser una razón importante en la formación de las mismas.

ii) No es por subestimar: los sentimientos colectivos no existen, con lo cual se deduce que no entiendo (y al parecer en este orden) ni a Cataluña, ni la historia, ni nada.

iii) En cualquier caso, y buscando ayuda para empezar a entender, dejo lo que quedó entre el inicio y el final: www.almendron.com/tribuna/?p=18088


*

En un acertado día de hace no mucho la inbox volvió a hablar: un amigo. Agua va:

"Supongo que el no haber estado mucho tiempo alejado de mi casa me ha convertido en un receptor de noticias y sensaciones ajenas más que en un emisor de las mismas, convencido de que lo que a uno le pasa no es del todo trascendental."

Hogar e intrascendencia: es posible. Estando a este lado, bajar a comprar la prensa o pedir un café pueden ser un cúmulo de anécdotas a las que dar vueltas durante el resto de la jornada: todo es pura novedad. La pega es que no termino de sentirme en casa, pues no es mi periódico favorito: en las fechas en que estamos uno no acaba de encontrarse, pues se echa de menos el frío, entre otras muchas cosas.

Sobre esto he experimentado. Es sabido que el español es de un natural algo perezoso ante la posibilidad de dejar el país. Así, en los entretiempos me gusta preguntar a los connacionales con los que trabajo cada día, y que dejaron su país, qué es lo que más extrañan de España. Y se descubre que España tiene dos pilares, poderosísimos: el jamón y el diario Marca.

Pero este amigo, además, me abrió de par en par estas puertas, el que viviendo y trabajando en España este blog nunca hubiese tenido lugar, pues quizá, y como él dice, todo lo acontecido tuviese el tono del gris más intrascendente de todos.
Es muy posible, y la literatura nos dejó ejemplos sanos de que sólo con tierra de por medio se sentaron a escribir como debían. Sin irme muy lejos (ya que estoy escribiendo en casa) Vargas Llosa, quien por fin se encuentra en Lima para pasar la Navidad. Si este famoso escritor nunca hubiese residido en Madrid, Barcelona, París o Londres ¡de qué! Se asoma a Perú, comprueba que todo sigue casi igual, y marcha a seguir sentado y escribiendo. O, llegando hasta el Ampurdán, Josep Pla, cuando escribía: "irse lejos, ¡qué delicia sería!"

Pero la inbox no se detuvo allí:

"De ahí, que leyendo a alguien que tanto tú como yo frecuentamos, Arcadi (Espada), uno puede encontrarse con esto; "Escribir feliz supone un problema. Ya lo dijo Hemingway: cuando uno es feliz debe dedicarse a serlo. Pero hablaba de la vida íntima. Si las razones de la felicidad pueden presentarse en público, la escritura es una forma de celebración".
Confío en que lo que te avive ese ánimo escritor sea esto último, y que aunque uno no escriba sobre las razones de la felicidad, sea esta la que te acompañe en esta aventura peruana y escritora."

Como ya se dijo: en estas fechas se echa de menos, entre otras muchas cosas, los amigos y la familia.


Y los días van pasando: espero que estéis bien.

domingo, diciembre 16

"el Perú avanza"

El juicio a Fujimori tiene tantos invitados a dar su opinión como cabezas dispuestas a razonar esto: si el fin justifica los medios. La defensa del acusado (y también el reo: www.youtube.com/watch?v=VU_sTqOOjE4) así lo han entendido.
En cualquier caso, de los juicios se pretende que juzguen hechos y actos, ya sean estos parte del fin o de los medios.

Y que el Perú avance si ha de hacerlo.

Y los días van pasando: espero que estéis bien

miércoles, diciembre 12

Algo vio caer

El presunto asesino del concejal Blanco guarda parecidos que le ayudan a uno a orientarse.

*

Tuve una compañera en aquella época de Madrid. Como todos los beneficiarios de la beca que hace ya casi tres meses -¡y los días van pasando!- me trajo aquí a Lima, teníamos nuestra rutina de clase, pruebas orales o escritas y trabajos, la mayoría de estos últimos con una coletilla que no suele generar entusiasmo, "de grupo": sí, hubo grupos de trabajo y el tiempo que los mismos duraron yo tuve varias compañeras, y hoy escribiré sobre una de ellas.


Fueron, vistas hoy desde esta perspectiva de tiempo y espacio, muchas horas de trabajo juntos, y el recuerdo hoy es agradabilísimo: fuimos compañeros de manera intensa, pues pasando más tiempo con aquella gente que conmigo mismo o con la persona amada, esta compañera dejó un lógico poso en mi. Pues es una mujer, como le debí decir alguna vez con estas palabras o unas muy parecidas, de blancos y negros: ¡alguien que se encuentra difuminado entre el gris nunca hubiese elegido como primer destino Argel! Esta compañera, es justo reconocérselo, es una mujer bravísima: vive y trabaja, muy flamenca, en Argel.


Esa misma valentía le ha debido dar fuerzas esta semana que pronto acaba. Lo habréis leído y escuchado: dos bombas explotaron hace pocos días en Argel, provocando más de 70 muertos. La segunda de ellas fue detonada cerca de la oficina económica y comercial de España en esa ciudad, donde se encontraba esta compañera, pues es su lugar de trabajo.


Según nos relataba pocas horas después: "por ese cúmulo de casualidades que tiene la vida y a veces uno no entiende, hemos resultado ilesos, pero la explosión ha sido a unos 150 metros de nuestra oficina, se han roto casi todas las ventanas, interiores y exteriores, se han roto puertas, se ha caído parte del techo de algún despacho, pero lo peor han sido los cristales (...) no sabíamos si el atentado había sido contra nosotros, si habría más bombas (...) se le han caído todos los cristales encima (...) si al salir se nos caería el edificio encima, o el techo, o los cristales". De este relato en el horror queda un recuerdo muy nítido, como el crac-crac que se escucha al andar sobre ellos: los cristales.


Hace poco recordaba como una vez me pidió, casi exigía, que diese mi opinión sobre los temas políticos que fueron saliendo durante todas aquellas sesiones que hubo en Madrid; aquellos meses. Deduzco que no lo hice porque creo que nunca estábamos de acuerdo en ese campo, y puesto que en España el salto de lo político a lo personal es fácil -además de frecuentísimo- no convenía arriesgarse.


Hoy, antes de sentarme a escribir esto, he recordado que hace nada, antes de que los cristales saltaran por los aires, le escribí con una petición argelina: "(...) ahora he vuelto con Camus, y aquí entras de lleno en mis pretensiones. Yo pretendo esto: yo quiero saber cuál es la consideración en la que se mantiene Camus en Argelia. A mi me gustaría saber y conocer de segunda cuál es la idea que sobre este hombre hay en la tierra en que nació. Espero que me puedas ayudar."

Efectivamente, sigo a la espera. Su familia estará a la espera de cosas más importantes, que es verla llegar a casa, sin más. Sé que una cosa y otra tendrán lugar; pero convendría ser prudente: para algunos siguen quedando cristales por tumbar.


Y los días van pasando: espero que estéis bien.

martes, diciembre 4

O en una ciudad cualquiera


Tengo un amigo que, siendo del norte, adora Aragón y muy especialmente Zaragoza. Encuentra encantadores no sólo a sus habitantes, sino también y especialmente a su conjunto arquitectónico, sus calles y los paseos que éstas proponen. Efectivamente hemos coincidido y hablado en Zaragoza sobre esa pasión, y este amigo se entusiasma y nos hace partícipes del amor a los que compartimos con él un café en algún bar de esa ciudad. Hace poco nos dejaba esto: "(...) de lo fácil que es, de lo agradable de sus paseos, de su vida. De que Zaragoza es andar por casa en la calle".

Creo que una parte del amor y el cariño tienen un origen sentimental, aunque esto estaría por confirmar. Aun así, me aventuro a intuir que este amigo recibió lecciones vitales de su educación sentimental en Zaragoza.

Los amigos tienen poder: se les escucha con atención, pues uno cree ver en ellos una parte nada desdeñable de sí mismo, de cómo se ha llegado a ser la persona que se es. Suelen utilizar este poder, con fines muy cristianos o muy caritativos: la ayuda al otro: es el amigo. Siempre he desconfiado del que se define muy amigo de sus amigos: ¡sólo faltaría tratar a los amigos como al que uno se cruza por las mañanas en el rellano! En cualquier caso, y más que haber estado acompañándonos en el camino, los amigos han sido el camino. Así, y sentencias a lo P.Coelho al margen, este amigo me ha empujado a pensar en Zaragoza.Y a mi, Zaragoza, ni fú ni fá: es como el que se compra un piso y no le convence, por no haberlo elegido en persona.

Y esto es atípicamente anti-español en mí: el español medio adora su pueblo o su ciudad. La región, el país y la nación podrán esperar, ¡pero la ciudad!

Quizá este ligero desarraigo es el que me permite a sentirme bien allá donde voy, y también por donde estoy de paso; como ahora: llevo un par de horas en Arequipa, adonde hemos llegado de madrugada. El avión y su desvelo no invitaban a echar una cabezada, así que he paseado por una ciudad que no conocía a primera hora del día; y lo de simpre: ¡una delicia! ¡Como en casa!

Y después del paseo, al abrir mi inbox, leo que mi amigo me escribe, entre otras cosas, esto:
"En Zaragoza, si se puede decir así, he sido muy feliz."

No hacía falta escribir todas las líneas anteriores para llegar a este final: queremos los lugares donde hemos sido, si se puede decir así, felices.

Voy a seguir paseando.

Y los días van pasando: espero que estéis bien.


domingo, diciembre 2

Birkenau


El luto por las víctimas del terrorismo no habría de frenar las preguntas:
una vez rastreada la prensa de ayer y hoy, deduzco que hasta este lado del océano no llega toda la información: ¿qué hacía una pareja de la guardia civil tomando café en el sur de Francia con tres terroristas unas mesas más allá? Especialmente dónde estaban sus pistolas, y por qué no las llevaban encima: quizá estuviésemos hablando a estas horas de un luto menor y muy localizado; luto en cualquier caso mínimo e indoloro.

*
Birkenau

Recibí algunas semanas atrás un escrito enviado por mail desde Polonia. Se narraba la visita a las instalaciones de lo que fue el campo de concentración Auschwitz-Birkenau; y las impresiones sentimentales que la misma habría provocado.

Le he dado vueltas a algunas de las cosas que se escribieron en ese pdf: hay algunas imágenes de lo que leí que me vienen a rondar el cabecero de la cama algunas noches, y me dejan insomne un rato de mi descanso: el tiempo que me cuesta vencerlas.

En ese campo se llevó a cabo, además de todo lo conocido, lo siguiente: encerrar durante una noche en una celda con capacidad para 12 personas a 60 prisioneros. La celda tenía una pequeña ventana en la parte superior. La causa principal de muerte era la asfixia o el aplastamiento. Al parecer, ser alto multiplicaba las probabilidades de sobrevivir, pues se llegaba a respirar algo mejor.
Será que soy alto, o mi claustrofobia: la imagen de los muertos viene, me despierta y desvela.


Pase que este sea un tema permanente, al que se alude con frecuencia, y que por tanto son cosas que ya se han visto en el cine, en los documentales, sobre las que se ha escrito y leído. Creo que siempre quedan los porqués de aquello, siempre se quedan flotando en el aire y no hay manera de hacerse con ellos: nunca me han quedado del todo claros; al margen de que la raza humana es capaz de todo: ¡eso ya se sabría entonces, y nadie previó lo que tuvo lugar aquellas noches en el pequeño habitáculo!

Hoy rastrée en un libro que me arrastró al ordenador; la luz ayuda a ver algo mejor:
"La tiranía totalitaria no se edifica sobre las virtudes de los totalitarios sino sobre las faltas de los demócratas."
A.Camus

Y los días van pasando: espero que estéis bien.

viernes, noviembre 30

En el otro lado hay colapsos

Con pasaportes y papeles y sobres entre las manos, en el frío y en el calor, todas las mañanas están firmes en la acera de enfrente, a unos pocos metros: no se tiene más que levantar la vista y se les ve pacientes en una fila india que recorre el ángulo de dos calles, a la espera de materializar la cita (paso previo a la obtención de un visado) que se aconseja pidan con treinta días de antelación: es la fila a la puerta del consulado español en Lima.

El consulado de España en Lima queda enfrente de la oficina económica y comercial: la fila está y estará allí todas estas mañanas que me quedan por venir a trabajar. Suelo salir a media mañana, a estirarme y fumar algo, a charlar con el vigilante de la puerta y preguntarle todos los días por las mismas cosas, y de paso observo a qué altura queda la persona que tomé como referencia cuando llegué a las 9: hay dinamismo, y siempre la han hecho pasar a la hora del primer cigarro.


Una mañana crucé la calle, me llegué hasta la fila y tras atravesarla alcancé mi destino: el consulado de España. Batir esta breve distancia fue como el que toma una determinación muy sólida, se levanta de la silla de un respingo y golpea la mesa: luego de una semana llamando a distintas horas al número que me constaba era el del consulado de España, me cansé de oír como respuesta a una máquina que me pedía paciencia, y una vez se me daba paso nadie descolgaba al otro lado: tenía una consulta, y me dije que la distancia no es grande. No hay más que cruzar al otro lado.

No conviene ir sin padrino, y yo no fui a ciegas: conocía la manera de saltar esa cola y sabía por quién había de preguntar. Y en ese orden fui siguiendo mi determinación y su solidez: todavía resonaba el puñetazo en la mesa, había una consulta por resolver, y al margen de iluminarme con su respuesta, del otro lado salí intuyendo cómo está naciendo un nuevo país: la nueva España.


Di rápido con mi contacto, y en cosas de la administración no hay nada como los contactos: engrasan las gestiones, y yo iba en busca de soluciones. Así, dar con españoles en el extranjero es agradable, y escuchar a los que llevan mucho más tiempo que uno viviendo allí (¡y trabajando!) es una delicia. Yo escuchaba, pues aquella mujer era mi contacto, y aquella mujer decidió hablarme, muy flamenca.

Nadie responde al otro lado, donde me encontraba ahora, porque el consulado, y con él su central telefónica, están técnicamente colapsados. Técnicamente comprende la vertiente humana y también la física. El aspecto físico acababa de verlo en forma de apelotonamiento en las distintas salas por las que me fui asomando: gente y pares de ojos esperando.
El aspecto humano se intuía tras las palabras: cada funcionario del consulado realiza una media de 70 entrevistas al día, en las que han de vislumbrar si la persona sentada en la silla de enfrente está diciendo la verdad cuando solicitan su visado de turismo. La verdad: regresarán a Perú en la fecha que figura en sus billetes. La mentira: quedarse, como sea, en España.

En las palabras de aquella mujer aparecía repetidamente la palabra Madrid, pura sinécdoque. Sobre todo cuando pregunté por los visados de trabajo. La estrategia es simple, y al parecer también efectiva: un peruano ya instalado en España contrata allí al familiar, amigo o conocido que desea seguir sus pasos y dejar Perú. Ese contrato implica la obtención del visado de trabajo, y con él Eldorado: la legalidad en la próspera España.
Todo lo cual ha dado situaciones laborales llamativas: mujeres que contratan como servicio de limpieza a sus ya ancianos padres, o madres que fundan empresas y contratan a toda la prole. "Esto en Madrid lo saben, y Madrid lo aprueba".

Era el momento de introducir el efecto llamada, y con él la política: uno no sabe estarse mucho rato sin mentar la política. Esto me acabará trayendo enemigos.
Sí ha habido efecto llamada, puesto que hace tres años la carga de trabajo era óptima. Yo quería un por qué de todo aquello, y finalmente surgieron: son los votos. En la fila que hay cada mañana dibujada en una acera de Lima yo veía peruanos, mientras Madrid ha visto votos. En términos políticos la estrategia es buena, por efectista. Y las urnas, con todos esos nuevos votos y los de antes, dirán todo lo demás.


El actual gobierno de España ha decidido abrir las puertas del país, y si yo fuese peruano también estaría haciendo esa cola. Al peruano no se le puede pedir que piense en el futuro de un país que no conoce, cuando hoy está con hambre y frío en una cola. A los gobernantes de un territorio sí: pasado mañana esa fila entera será tan española como el jamón, es decir, serán ciudadanos de España. Confío en que esos mismos gobernantes hayan pensado la estrategia que ha de convertir a los votos en ciudadanos.

La inmigración nunca es un problema: por ahora a España no le han traído más que soluciones. Conviene dar un vistazo a la combinación de Economía e Historia y sus resultados antes de pronunciarse: pocos países crecen mucho durante mucho tiempo sin la mano de obra barata. Siempre he pensado que en España no hubiese habido nada peor que todas esas filas enfrente de los consulados diciendo que se quedan en casa y que no se mueven: ¡quién nos iba a servir los cafés en las mañanas!

Yo tenía que comer, y aquella mujer entrevistar a la fila india entera: ya habían cruzado el umbral del edificio, y ahora, mal que bien, había que despacharlos.


Pronto pasaré de nuevo a hablar con ella: una consulta inventada será mi excusa. De nuevo cruzaré la fila india, a la cual miro ya como lo que han decidido que sea: España en el siglo XXI, la nueva España; y yo uno de tantos que está asistiendo, en directo, a su parto.



Y los días van pasando: espero que estéis bien.

lunes, noviembre 26

El agua y los maletines








Es una obviedad: algunos episodios se viven con mayor o menor intensidad según se sea ciudadano de un territorio o de otro.
Y es una realidad: para los que fuimos ciudadanos de Aragón durante aquellos años el recuerdo ha pasado al imaginario popular, y con él el grito: "¡trasvase no!" se oyó en las calles.


Las calles, claro está, no sólo de Aragón: técnicamente el proyecto del trasvase del Ebro del gobierno Aznar mataba el delta de ese río tal cual lo conocemos hoy, y con su muerte la de sus aves y paisajes. En las hemerotecas figura cómo era recibido, al final de su paso por la Generalitat, el ex presidente Pujol cuando se acercaba a Ulldecona, Amposta o Tortosa. Pero todo quedó muy focalizado en Aragón: un aragonés no tiene más que pasearse por España y será en el bar o en un taxi, pero antes o después se hablará del agua como se hablará del fútbol o del Pilar. Uno se pregunta por qué no sucede lo mismo con cántabros, riojanos o navarros. Todo quedó muy focalizado en Aragón, y mucho más en su forma de hacer política.

Así, una parte importante de la política aragonesa de los últimos años versó (con enorme carga sentimental) sobre el agua. Dejando la Expo al margen, la política de Aragón giró más concretamente alrededor y sobre una imagen: una tubería tomando agua del río Ebro y llevándola al sur, adonde el calor, las playas y los plásticos de invernadero. Lo pudimos ver a través de distintas formas, entre las cuales no se olvidan estas: manifestaciones, nacimiento de una nueva cultura del agua, idas y venidas a Bruselas, fuerte movilización social rentabilizada por algunos partidos políticos, oposición a los campos de golf, y Labordeta mandando a la mierda a la derecha que previamente le había mandado a paseo: micrófono abierto.

Una vez los planes fueron frenados, es interesante detenerse en lo que se publicaba la semana pasada en las ediciones digitales de la prensa nacional (aquí: http://www.elpais.com/articulo/espana/Vegas/desierto/aragones/elpepuesp/20071121elpepinac_15/Tes, y aquí: http://www.elpais.com/articulo/espana/desierto/aragones/Monegros/acogera/complejo/32/hoteles/casinos/campos/golf/elpepuesp/20071120elpepunac_14/Tes); y también de la comarcal (aquí: http://www.heraldo.es/heraldo.html?noticia=213437, aquí: http://www.heraldo.es/heraldo.html?noticia=213720, y aquí: http://www.heraldo.es/heraldo.html?noticia=213878).

De este proyecto se deducen varias cosas, entre ellas las que va a requerir: va a necesitar, además de dinero, algo de agua. El dinero viene fresco desde el extranjero. Faltará el agua. Poco importa ya de donde vaya a venir este agua, o por donde fuese a pasar: ¡qué más da si ya se tiene claro lo que va a regar y qué gargantas refrescará!

El agua en Aragón (ojo: se escribió ''en''; no ''de'') habrá de redistribuirse, pues hay nuevas necesidades surgidas de la elección aragonesa: el modelo de desarrollo que se ha elegido para una comarca que técnicamente es un hábitat estepario. Un modelo intensivo en capital, mano de obra; y en agua.

Una comunidad autónoma en el país más descentralizado del mundo debería sentirse libre de elegir cómo quiere crecer, su modelo de desarrollo. Creo que es más inteligente esto que no pasarse una legislatura entera disertando sobre los derechos históricos y la nación: en España los sentimientos alimentarán el alma de algunos, pero poco y mal los músculos y cuerpo de la mayoría. Elegido el cómo y hacia donde crecer, también se deberían conocer las respuestas a las reacciones que esa opción genere allende sus fronteras. Aquí Aragón se ha quedado sin munición, sobre todo sin munición moral: fue desperdiciada en la lucha contra la tubería.

Los políticos de Aragón han cambiado muy poco desde aquellas balas: mismo presidente y vicepresidente, acaso alguna pérdida de espontaneidad con la próxima marcha de Labordeta.

Hoy, miles de artículos después y luego de haber visto las banderas a bandas amarillas y rojas tomar las calles, Aragón ya ha elegido cómo atraer los maletines con dinero.

Faltaría únicamente conocer, con un nivel óptimo de detalle, los porqués de aquellos días en que se tomaron las calles.

Y los días van pasando: espero que estéis bien.

domingo, noviembre 25

Para no olvidar

"But you see,
The winner takes it all..."
ABBA

"Pero ya ves,
El ganador se queda con todo..."
ABBA





Me lo dijo un amigo de allende estos lares, un amigo de otro tiempo, de días que se batieron en retirada, en una mañana de sol y frío, y no le creí:

-Tú algún día publicarás un blog.

Hoy día, luego de crear uno y mientras escribo la primera entrada, he pensado en él. He ido chapaleando en los recuerdos de entonces, especialmente en todo aquello que me empujaba a no creerle, a desconfiar de lo que se me dijo.


La primera razón, muy poderosa, era mi miedo -por desconocido- hacia Internet. Internet ha sido mal explicado a la gente, cuando no directamente ignorado: nadie nos habló de wikipedia hasta que no la descubrimos en una tarde de tedio. Las cosas van cambiando: hoy día el acceso a la banda ancha es una variable más para medir el bienestar de un país. Relacionar Internet con bienestar es un paso. Pero insisto en el miedo y desconfianza que Internet despertaba en mi: siempre se oían historias de gente arruinada por haber comprado los billetes de easy jet sentada delante de un ordenador; y así ese miedo era grande cuando comprabas por vez primera unos billetes de las compañías baratas: no tenían agencias, y sólo lanzándote al vacío conseguías la ganga.


Vencido el temor y gangas al margen, creo que Internet entrará a formar parte de los manuales de historia, no muy lejos de la página en la que hoy se explica la llegada de la imprenta y sus consecuencias. Los indicios apuntan claro: todo régimen no democrático intenta controlar el acceso a los contenidos de la red de sus ciudadanos. La imprenta también tuvo sus enemigos, hasta que se vieron desbordados.


Hay otra razón para haber creado este blog, una razón de presente y por tanto circunstancial: estando aquí (vivo y trabajo en Lima) he de contar las cosas que nos pasan optimizando el tiempo. Hay gente esperando saber lo que me pasa aquí y el tiempo para contar está limitado. Los límites: se ha de dividir las 24 horas de una jornada entre el trabajo y el descanso; después vendrá el blog: tampoco aspiro a grandes cosas, y mejor dejar de lado los aspavientos.
Y aun respecto a las noticias y su manera de arribar hasta las personas: uno aprecia mucho más el que le lleguen directamente, sin intermediarios: es mucho más agradable comprobar que Fulano, que anda por ahí, se acordó de uno y le envió unas líneas, y no que Mengano te diga que Fulano, que anda por allá, te da recuerdos. El blog elimina intermediarios
Pero hay algo más. Ultimamente he observado esto: cuando me siento a escribir algo a alguno, primero viene lo que he de contar y cuento y luego me pregunto a quién se lo envío. Por ende me ha pasado varias veces el escribir un correo de buena o mala calidad y al no encontrar destinatario nunca ha sido enviado: aun habiendo escrito obviedades uno tiene la impresión de haber desperdiciado el tiempo. Un blog, reflexiono, me ahorrará tiempo.


Aquí acaban las razones. La superación de una y la aparición de otra: he creado este blog. Lo demás se irá viendo con las entradas, de mayor o menor calidad.


Y los días van pasando: espero que estéis bien.